L’économie nationale du Maroc a créé 230 000 emplois entre 2020 et 2021 (selon le HCP). L’ISGA a réalisé une étude sur le marché du recrutement au Maroc en pleine crise du COVID (1er semestre 2021), dans laquelle sont répertoriés les métiers les plus recherchés, les recruteurs principaux, les niveaux d’études demandés, les salaires proposés, la répartition par ville. 2214 offres d’emploi, publiées sur les sites rekrute.com et emploi.ma, ont ainsi été étudiées sur une période de 6 mois. Un éclairage intéressant pour les étudiants, pour les entreprises et pour tous les acteurs de l’économie marocaine sur les évolutions du marché de l’emploi en temps de crise pandémique.
CONCLUSION DE L’ETUDE ISGA
L’analyse textuelle des offres d’emploi et leur comparaison par rapport aux données de 2016 a permis d’aboutir aux conclusions suivantes :
Polarisation des emplois
Nous assistons à un accroissement simultané de la part des métiers les plus qualifiés et de celle des très peu qualifiés, induisant une baisse concomitante de la proportion des effectifs en emploi au milieu de l’échelle des qualifications.
Vers une « freelance nation »
nous assistons à un développement fulgurant du travail indépendant.
Les soft skills sont la priorité à l’embauche
4 sur les 5 compétences les plus demandées par les recruteurs sont des soft skills.
Tertiarisation des emplois
la création d’emploi dans le secteur des services (50% des création de postes) est de plus en plus dominante notamment dans le contexte de crise que nous avons connu.
L’expérience pour faire face à la crise
Les débutants sont moins recherchés (2 fois moins) par rapport à 2016, ce qui démontre que les recruteurs ont tendance à privilégier l’expérience en temps de crises.
Concentration des emplois
63% des offres sont situés à Casablanca et 78% des emplois sont à Casablanca et Rabat.
La transition numérique plus que jamais à l’œuvre
le secteur et les métiers de l’informatique offrent les meilleures perspectives d’emploi au Maroc et encore plus avec l’accélération de la digitalisation pendant cette période pandémique.
TOP 5 des métiers qui recrutent
- Informatique, électronique
- Vente
- Comptabilité, Finance
- Multimédia, internet
- Ressources humaines
TOP 5 des secteurs qui recrutent
- Informatique
- Banque, Finance
- Commerce, distribution
- Centres d’appel
- Automobile
TOP 5 des compétences les plus demandés par les recruteurs au Maroc
- Langues/communication
- Numérique / informatique
- Capacités relationnelles
- Sens de l’organisation, rigueur
- Adaptabilité, prise d’initiative
TOP 5 des entreprises qui recrutent
- Attijari
- Alten Maroc
- Vision Buinsess Consulting
- Atos
- Sofrecom
TOP 5 des villes avec le plus d’offres d’emploi
- Casablanca (63%)
- Rabat (15%)
- Tanger
- Fès
- Marrakech
Il est par ailleurs flagrant que le niveau d’études est plus important que l’expérience pour les recruteurs au Maroc. 62,2% des offres d’emploi concernent les Bac +5. Le nombre d’années post Bac influence l’employabilité bien sûr, mais aussi le niveau de poste et le salaire.
Notre étude prouve l’importance pour les jeunes marocains d’entreprendre des études supérieures et de les mener à terme pour favoriser leur employabilité et leur évolution professionnelle.
En temps de crise les recruteurs donnent la priorité aux niveaux d’expérience intermédiaires (54,9% des offres).
Le métier de développeur s’impose comme le métier le plus recherché. Le secteur informatique est également le champion des recruteurs marocains tous métiers confondus et quel que soit le niveau d’expérience et d’études.
Le duo vainqueur : métier de développeur / secteur informatique prouve que le Maroc met le cap sur la digitalisation de ses entreprises, c’est un impératif, lié au contexte de distanciation sociale et de confinement, surtout dans le domaine de la vente et du commerce.
On note aussi un timide frémissement du côté des métiers de la Data science, qui pourraient prendre une part importante sur le marché du recrutement dans les années à venir.
Le CDI occupe encore une excellente place (88%) parmi les types de contrats proposés. L’offre freelance s’impose, passant devant le CDD et l’intérim, un chiffre à suivre de près étant donné les évolutions des modes de travail.
Une entreprise sur cinq au Maroc a l’intention de recruter en 2022, un chiffre encourageant pour l’année à venir.